L’honorable Jim Munson : Ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat.
Je lis ici que la Commission de la capitale nationale vient d’annoncer que le Monument national aux victimes du communisme avait été repensé et qu’il serait plus petit que ce qui avait été envisagé à l’origine. Elle a dévoilé un nouveau plan pour ce monument controversé, qui serait beaucoup plus petit que la structure prévue à l’origine, mais qui ne serait toujours pas placé à un endroit très approprié. Il semble que le nouveau monument n’occupera que 37 p. 100, au lieu de 60 p. 100, du terrain qui jouxte la Cour suprême.
Cela vient d’arriver, et pourtant, le gouvernement vient de faire discrètement cinq nouvelles nominations au sein du conseil d’administration de la Commission de la capitale nationale. Comment cela s’est-il passé?
L’article paru dans l’Ottawa Citizen de ce matin précise que cela s’est fait à la veille de la réunion de ce soir de la CCN, qui promet d’être houleuse, car le public est censé y donner son opinion sur ce monument très controversé.
Personne n’est contre l’idée d’ériger un monument à la mémoire des victimes du communisme. La majorité des résidants de cette ville, y compris les architectes et les conseillers municipaux, n’aiment pas le choix de l’emplacement. Pourquoi le gouvernement se montre-t-il si réticent à accepter toute critique ou question au sujet de ce projet?
En ce qui concerne ces cinq membres nommés récemment, le fait qu’ils soient tous d’allégeance conservatrice n’est-il qu’une simple coïncidence?
[Français]
L’honorable Claude Carignan (leader du gouvernement) : Sénateur, je n’ai évidemment pas de leçon à recevoir d’un gouvernement libéral ou d’anciens libéraux en ce qui a trait aux nominations partisanes. Votre bilan dans ce domaine est tel qu’on ne pourrait jamais espérer atteindre même 10 p. 100 de l’ensemble des nominations partisanes que vous avez faites dans votre histoire.
En ce qui a trait aux victimes du communisme, comme je l’ai déjà dit, il s’agit d’un monument commémoratif qui honorera la mémoire de plus de 100 millions de personnes qui ont perdu la vie sous des régimes communistes, et qui rendra hommage aux idéaux canadiens de liberté, de démocratie et de respect des droits de la personne.
Sénateur, plus de 8 millions de Canadiens ont des racines dans des pays qui ont souffert du communisme, et notre gouvernement s’est engagé à rendre hommage aux victimes du communisme dans son discours du Trône de 2010. Nous sommes enthousiastes à l’idée de réaliser cet engagement.
En outre, l’emplacement du monument commémoratif à proximité de la Cour suprême du Canada est fortement lié à la thématique de ce monument commémoratif.
[Traduction]
Le sénateur Munson : C’est justement le problème. Personne n’est contre l’idée d’ériger un monument aux victimes du communisme. Vous vouliez d’abord l’appeler le monument aux victimes du communisme totalitaire mais, pour une raison quelconque, M. Baird a fait retirer ce qualificatif.
Si vous voulez être à l’écoute de la population, pourquoi ne pas écouter les résidants d’Ottawa? Ils ont dit très clairement que l’emplacement de ce monument est mal choisi, et qu’il faudrait en choisir un autre.
Cette zone faisait partie de la Cité parlementaire et judiciaire, et elle était réservée notamment à l’usage de la Cour suprême du Canada et de la Chambre des communes. Voilà le problème, et tout le monde en est conscient. À cause de la partisanerie politique et d’autres personnes qui ont influencé le gouvernement, on a jugé qu’il s’agissait là d’un emplacement extraordinaire pour ce monument.
Ce monument commémoratif honorera-t-il également ceux qui ont été victimes du communisme dans ce que les conservateurs appelaient autrefois la Chine rouge, c’est-à-dire la Chine communiste, un pays avec lequel nous faisons des affaires tous les jours?
[Français]
Le sénateur Carignan : Sénateur, comme je l’ai dit, le monument honorera la mémoire de plus de 100 millions de vies qui se sont éteintes sous l’emprise des régimes communistes, et il rendra hommage aux idéaux canadiens que sont la liberté, la démocratie et le respect des droits de la personne. Je crois que son emplacement à proximité de la Cour suprême, qui est le symbole de la primauté du droit, m’apparaît tout à fait approprié.