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La stratégie nationale sur l’autisme

L’honorable Jim Munson : Honorables sénateurs, ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. Elle provient d’une personne qui a répondu à l’invitation des sénateurs libéraux de proposer des questions, plus précisément de Kathleen O’Grady, auteure, intellectuelle et stratège médiatique et politique d’Ottawa, dont les articles sur l’autisme ont été publiés dans plusieurs organes d’information du continent. Voici ce qu’elle nous écrit :

L’autisme atteint des taux alarmants au Canada, pourtant les services pour aider nos enfants ne leur sont pas offerts dans la plupart des endroits au pays, et ce, malgré l’avis des experts, selon lesquels les interventions précoces sont cruciales. Quelques provinces du pays sont plus avancées que d’autres, alors il n’est pas rare que des familles de l’Ontario, du Québec ou des Maritimes partent s’établir en Alberta ou en Colombie- Britannique, où elles pourront souvent obtenir des services meilleurs et plus souples pour leurs enfants autistes. Autrement dit, nous avons des migrants médicaux dans notre propre pays. Ils doivent quitter leur emploi et partir loin des autres membres de leur famille simplement pour obtenir les services auxquels ils devraient avoir droit en vertu de la Loi canadienne sur la santé.

Pourquoi privilégions-nous une approche injuste, fragmentée et inadéquate en réponse à la crise nationale de l’autisme au Canada au lieu d’adopter une stratégie nationale sur l’autisme?

[Français]

L’honorable Claude Carignan (leader du gouvernement) : Sénateur, comme vous le savez, notre gouvernement est déterminé à faire avancer la recherche pour aider les Canadiens qui souffrent de l’autisme, ainsi que leur famille.

Depuis 2006, nous avons consenti une enveloppe de 33,5 millions de dollars en faveur de la recherche sur l’autisme, y compris des fonds pour appuyer une chaire nationale de recherche sur l’autisme afin d’accroître la sensibilisation à ce trouble. Dans le cadre du budget de 2014, nous avons investi 15 millions de dollars afin de jumeler des personnes qui ont des déficiences sur le plan du développement, comme l’autisme, avec des emplois.

Nous avons également accordé un milliard de dollars à Génome Canada afin de soutenir la recherche de pointe dans des domaines comme celui de l’autisme. Par ailleurs, nous avons annoncé près de 20 millions de dollars sous forme d’appui supplémentaire à NeuroDevNet aux fins de la recherche coopérative qui permettra de mettre au point des traitements pour les enfants, notamment ceux qui souffrent d’autisme. Sénateur, je crois que vous voyez là des gestes concrets que nous avons posés pour nous attaquer à cette terrible déficience qui touche malheureusement trop de jeunes Canadiens et Canadiennes. Nous allons continuer d’appuyer la recherche dans ce domaine.

[Traduction]

Le sénateur Munson : J’ai une question complémentaire. Sauf le respect que j’ai pour le leader, que j’aimerais remercier de sa réponse, dépenser de l’argent et dresser une vision nationale sont deux choses différentes. Son gouvernement a pris des mesures, mais, en ce qui me concerne je les trouve insuffisantes.

Mme O’Grady a une question complémentaire. Elle dit :

Un enfant atteint d’autisme qui bénéficie d’une intervention précoce voulue — orthophonie, ergothérapie — est en mesure d’apprendre et de s’épanouir. Nous avons des preuves à l’appui. L’intervention précoce permet donc à tous les ordres de gouvernement de sauver des milliers de dollars par enfant, car les enfants obtiennent de meilleurs résultats scolaires, sont mieux capables de s’adapter et finissent par mieux s’intégrer à la communauté.

Autrement dit, il est sensé, sur les plans autant éthique qu’économique, d’offrir des services souples, intégrés et exhaustifs aux enfants atteints d’autisme dans l’ensemble du pays. Donc, que compte faire le gouvernement fédéral à cet égard?

[Français]

Le sénateur Carignan : Comme vous le savez, une partie de votre question relève de la compétence des provinces. Quant à nous, nous continuons de soutenir la recherche dans le domaine de l’autisme. J’aimerais vous signaler que, au chapitre des transferts aux provinces, nous avons versé, en matière de santé, les sommes les plus élevées de toute l’histoire du Canada, un financement inégalé de 40 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie afin d’apporter une stabilité et une prévisibilité au système de soins de santé pour soutenir les provinces dans leurs compétences en matière de santé et de services sociaux. Les provinces doivent donc participer au soutien apporté dans le dossier de l’autisme dans les exemples que vous avez soulevés. Nous allons continuer, quant à nous, d’appuyer cette recherche, que nous appuyons d’ailleurs depuis le début.

[Traduction]

Le sénateur Munson : Je vous remercie de votre réponse, monsieur le leader. Ce devrait être une compétence partagée. C’est ce que je dis quand on soulève cette question de compétence. L’autisme est sans frontière. Il nous faut quand même une vision nationale, et il n’y a aucune frontière au Canada lorsqu’il est question d’autisme.

J’ai moi aussi une question complémentaire. Les questions de Mme O’Grady tombent vraiment à point. Plus tôt dans la semaine, à l’émission Go Public de la CBC, il était question du manque de services pour adultes atteints d’autisme; on s’est intéressé au cas d’une mère qui peine à s’occuper de sa fille adulte atteinte d’autisme. Les longs délais d’attente pour les foyers collectifs et les coûts faramineux des autre services ont laissé Hope Galloway, de Barrie, en Ontario, « mentalement et physiquement épuisée ». Elle est l’un des nombreux Canadiens qui auraient avantage à déménager ailleurs au Canada, comme en a parlé Mme O’Grady dans sa première question.

Dans son dernier budget, votre gouvernement propose d’accorder 2 millions de dollars au cours du présent exercice financier « pour appuyer l’établissement d’un partenariat canadien en matière d’autisme »; je m’en réjouis. Ce partenariat s’intéressera-t-il à l’inégalité des services offerts d’une province à l’autre?

[Français]

Le sénateur Carignan : Comme je l’ai dit, la santé est un domaine partagé, et les sommes transférées par le gouvernement fédéral aux provinces sont des sommes considérables, des sommes record.

Pour notre part, avec la collaboration de nos partenaires provinciaux, nous continuerons à faire progresser la recherche pour aider les Canadiens autistes et leur famille. Je ne tiens pas à répéter l’ampleur des sommes investies, mais il s’agit d’enveloppes importantes et pour lesquelles les gens du milieu sont reconnaissants.

[Traduction]

Le sénateur Munson : Merci beaucoup. Nous finirons par y arriver. Ce sera peut-être long, mais nous y arriverons. C’est simplement que nous n’y sommes pas encore.

J’ai une autre question complémentaire. Dans le même reportage de la CBC, Michael Bach, qui dirige l’Association canadienne pour l’intégration communautaire, a laissé entendre que la demande sera plus vive pour des aidants que pour des policiers, des infirmières ou des enseignants. Autrement dit, à défaut d’intervenir, de plus en plus de parents comme Mme Galloway auront du mal à s’occuper de leurs enfants aux prises avec une incapacité mentale ou physique.

M. Bach a signalé que son organisme profitera de la prochaine campagne électorale fédérale pour réclamer davantage de prestations à l’intention des personnes handicapées. Selon lui, le gouvernement devrait lancer un programme national de prestations semblable à la Sécurité de la vieillesse, mais à l’intention des personnes handicapées. J’appuie cette proposition.

Voici ma question : en va-t-il de même du gouvernement?

[Français]

Le sénateur Carignan : Nous devons aussi respecter les compétences des provinces selon leurs champs d’application, mais nous avons l’intention de continuer d’apporter notre appui en ce qui a trait aux fonds consacrés à la recherche et à la création d’une chaire nationale de recherche sur l’autisme.

De plus, dans le cas des personnes atteintes d’autisme qui y sont admissibles, certains régimes ont été mis sur pied par notre gouvernement, comme le compte d’épargne pour les personnes handicapées. Lorsque les personnes y sont assujetties, elles peuvent également bénéficier de cette aide, qui est extrêmement appréciée des parents dont les enfants sont atteints d’un handicap ou d’une déficience.


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